Login

Engraissement de jeunes bovins Les coûts de production à la loupe

Les ateliers de grande taille spécialisés dans l’engraissement de jeunes bovins (JB), produisant plus de 300 JB par an, affichent les coûts de production les moins élevés. Pour améliorer l’efficacité économique de l’atelier, deux leviers sont à actionner : la maîtrise de la productivité du travail par animal et par Umo, ainsi que l’efficacité des charges engagées en contrôlant les coûts de production et en optimisant le produit viande.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.


D’après les chiffres 2010 de l’Institut de l’élevage, les ateliers d’engraissement sont présents dans 30 % des exploitations laitières ou mixtes et 20 à 25 % des élevages allaitants. La taille des élevages spécialisés dans l’engraissement aurait tendance à augmenter pour dépasser les 110 JB en moyenne.  (© Terre-net Média)

« La rentabilité de l’activité d’engraissement n’est pas simple à estimer, car les charges, notamment d’alimentation et de mécanisation, sont souvent diluées avec les autres ateliers de l’exploitation, fait remarquer Patrick Sarzeaud de l’Institut de l’élevage. De plus, l’engraissement de jeunes bovins est souvent considéré comme une spéculation avec la recherche constante d’opportunités entre le prix du gras et celui du maigre, de bonne valorisation des aliments, des surfaces, de la main d’œuvre ou des équipements disponibles.»


L'aliment pèse 35 % du coût de production,et l'équipement 27 %.

(© Tnm/ Réseau d'élevage 2011)

Entre 2007 et 2011, la concurrence vis-à-vis des cultures de vente s’est accrue mais les régimes à base d’ensilage de maïs, ou mixte maïs + co-produits, se sont maintenus. Chez les naisseurs-engraisseurs, les conduites en ration sèche sont en recul. Le résultat courant par unité de main d’œuvre est comparable entre les systèmes naisseurs et naisseurs-engraisseurs de JB.

Une marge brute en progression

Durant cette même période, la marge brute par JB des élevages spécialisés dans l’engraissement (204 JB en moyenne) a augmenté de 108 %, grâce notamment à un prix de vente de + 17 % (325 €/100 kg de carcasse en moyenne en 2011).

« Les enjeux de la filière engraissement sont dictés par la conjoncture. Face à la volatilité des prix des produits et des intrants, la maîtrise de l’efficacité économique est essentielle pour maintenir une activité rentable, transmissible et compétitive dans un contexte mondial et de concurrence vis-à-vis des cultures. » L’indice Ipampa, qui mesure la somme des coûts de production tous les trois mois, a augmenté de 40 % en 2012. La différence de prix d’achat entre les bovins maigres et celui des jeunes bovins a, de ce fait, tendance à s’écarter de plus en plus.

Une grande variabilité de rentabilité entre les élevages

Le tableau ci-dessous montre que les coûts de production varient de 97 €/100 kg vif entre les élevages affichant les coûts les plus bas (CP bas) et les élevages aux coûts de production plus élevés (CP élevés). La baisse des coûts de production semble principalement liée à des économies d’échelle : le groupe "CP bas" produit 323 JB en moyenne, tandis que le groupe "CP élevés" produit 181 JB. En étudiant le détail des coûts de production, on s’aperçoit qu’il y peu de différences au niveau du coût alimentaire. C’est principalement les coûts des facteurs de production (travail, foncier, capital,…) ainsi que le matériel et dans une moindre mesure les frais d’élevage qui creusent l’écart de rentabilité entre ces deux groupes. De ce fait, la différence de rémunération est conséquente.

Rentabilité en fonction des coûts de production (CP). Engraisseurs spécialisés
 
Tous
CP bas
CP moyen
CP élevés
Ecart
Nb d’élevage
27
9
9
9
 
Nb de JB produits
228
323
181
181
 
UMO atelier BV
0.8
0.9
0.8
0.7
 
Tonnes de viande produite
112
142
107
86
 
PBVV/UGB
737
585
645
981
 
Coût de prod. €/100 kg vif
224
181
214
278
+106
Coût alimentaire
77
74
77
79
+5
Frais d’élevage
20
11
15
34
+13
Matériel
47
36
44
62
+26
Coûts des facteurs
50
35
47
67
+32
Prix de vente €/100kg de carc
353
348
359
351
 
Aides €/100kg de carc
30
20
38
32
 
Rémunération permise par le produit en Smic/Umo
0.7
2.3
0.9
-1.0
 
Prix de revient du taurillon €/100 kg de carc :
A 1,5 Smic/Umo
A 2,5 Smic/Umo
 
364
380
 
340
355
 
369
388
 
383
401
 

Source : Institut de l’élevage.

Ainsi qu’une grande variabilité pour une même conduite alimentaire

Le graphique ci-dessous présente les coûts de production de 26 élevages engraisseurs de JB en 2011 selon leur conduite alimentaire (barres de couleur saumon). Le type de conduite alimentaire semble assez peu influencer sur le coût de production : quelle que soit l’alimentation (100 % concentrés, pulpe, pulpe+maïs, maïs, maïs+herbe) on s’aperçoit que la variabilité est importante au sein d’une même conduite alimentaire.


Coûts de production de 26 élevage engraisseurs de JB en 2011. (© Réseau d'élevage/Institut de l'élevage)

 

Maintenir l'équilibre produit viande / coût alimentaire

« Quelle que soit la conduite alimentaire choisie, ce qui est important c’est de garder un équilibre entre le produit viande et le coût alimentaire », explique Patrick Sarzeaud. Les animaux de type limousin, suivi des charolais (hors régime à base de blé ou de concentrés) sont les plus performants à ce niveau, comme le montre le graphique ci-dessous.


Prix des fourrages au prix de cession maïs : 140 €/Tms et blé 230 €/t 

(© fiches techique JB / institut de l'élevage)

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement